dimanche 13 avril 2025

AUX ARMES CITOYENS!

 

AUX ARMES CITOYENS! Par Heidi Fortuné

AUX ARMES CITOYENS! Par Heidi Fortuné

Face au désarroi d’une jeunesse en mal de repères et à l’inaction des intellectuels marquée par un relativisme mortifère, et devant l’incapacité des forces armées haïtiennes légalement constituées à protéger la population contre les bandes criminelles, un soulèvement général et généralisé à l’ensemble du pays apparaît nécessaire pour redonner un sens à nos vies. Depuis bientôt quatre ans, le chaos est roi en Haïti. Les gangs armés, supportés par les pays occidentaux, incendient, pillent et tuent à leur guise, engendrant ainsi un mouvement de déplacement gigantesque parmi la population des quartiers les plus vulnérables. Pour la communauté internationale, la situation d’Haïti est un fait divers. C’est comme si la vie des Haïtiens n’a aucune valeur et ne compte pas… Le massacre peut continuer. Cependant, personne n’est dupe. Dans ces événements cruels, on voit très bien le complot ourdi par l’international, en complicité avec les traîtres de l’intérieur.

Qui sont les États-Unis d’Amérique, le Canada et la France pour décider du sort du peuple haïtien ? Mais qui sont-ils pour nous imposer leur volonté ? Faire subir cette atrocité aux Haïtiens, c’est en quelque sorte renier l’holocauste et donner raison à Adolf Hitler sur l’extermination physique des six millions de juifs. Les gangs armés mènent une entreprise d’anéantissement systématique contre le peuple haïtien, tout comme l’Allemagne nazie, dans le passé, contre le peuple juif. Port-au-Prince est devenu un champ de morts. Ce n’est ni plus ni moins qu’un génocide planifié. Et pourtant, on est jusqu’à présent sur une politique déclaratoire…sur des narratifs de la part des Nations Unies. La presse hexagonale parle même de guerre des gangs en référence à la situation de désordre qui règne en Haïti. Quelle dinguerie ! Pendant ce temps, nos dirigeants se gargarisent de la conjoncture sans aucun plan de sécurité concret et global.

Il faut tout un village pour élever un enfant, dit un adage africain. Haïtiennes et Haïtiens, jeunes de mon pays, je m’adresse à vous. Ne fuyez plus, mais plutôt défendez-vous. Personne ne viendra vous aider si vous ne décidez pas d’affronter ces hors-la-loi qui vous attaquent injustement. C’est une question de survie et de délivrance. Je ne pousse personne au crime, mais j’invite tout un chacun à rééquilibrer [légitime défense] son comportement face aux bandits armés. Et comme il est réservé à un homme de mourir une seule fois, autant mourir pour une cause noble et juste. Nous n’avons pas de leçons à recevoir de quiconque. Nous avons connu la guerre et les chaînes. Aujourd’hui, nous sommes les seuls maîtres de notre destin. Il n’y aura pas d’amnistie pour les bandits. Encore moins de négociation ou de cohabitation. Jugez-les, punissez-les tous en la loi de l’État souverain et en Dieu réformé pour que cela ne puisse jamais se reproduire. Et, il ne doit pas en rester un seul non imputable ni impuni afin que vous ne le vous reprochiez un jour. Si vous avez peur ou que vous voulez vous enfuir, c’est votre choix, mais sachez que vous ne faites que retarder pour plus tard votre voyage pour le repos éternel. Certes, cela  peut vous paraître éprouvant que de passer en jugement intégral, car seul Dieu en a le pouvoir, mais regardez votre vie au quotidien. Quand un gouvernement ne peut pas ou ne veut pas défendre ses citoyens, il doit tout simplement se retirer et laisser le soin à ces derniers de le faire eux-mêmes. Le système répressif de l’État étant en dégénérescence, la force de la mouvance de légitime défense populaire se révèle donc le seul remède légal et légitime à ce phénomène néfaste.

Mes chers compatriotes, votre avenir dépend de ce que vous faites aujourd’hui. L’état de légitime défense ne signifie nullement que vous êtes un criminel. Il s’agit donc de légitime défenseCelui qui se défend sous l’empire d’une contrainte irrésistible à laquelle il est impossible de se soustraire, bénéficie de l’excuse absolutoire, telle que prévue par la loi. Une poignée de brigands, accros à la drogue, ne peut pas en découdre avec dix millions d’âmes déterminées. De jour en jour, les espoirs d’une nouvelle Haïti volent en éclats. Les truands à cravates et à sapâtes (savates) tuent nos rêves et anéantissent nos joies, mais il ne tient qu’à vous, et à vous seuls, de retrouver l’enthousiasme et le souffle que mérite notre chère Haïti.

Heidi FORTUNÉ, Magistrat
ancien ministre de la Justice et de la Sécurité Publique
Cap-Haïtien, Haïti, ce 12 avril 2025
http//heidifortune.blogspot.com

jeudi 9 janvier 2025

TUEURS DE RÊVE…VOLEURS D’ESPOIR!

 

TUEURS DE RÊVE…VOLEURS D’ESPOIR! par Heidi Fortuné

TUEURS DE RÊVE…VOLEURS D’ESPOIR!

  • par Heidi Fortuné, Magistrat

Le rêve et l’espoir peuvent être perçus comme des représentations positives élaborées par la pensée, qui nous poussent à avancer, à persévérer, à espérer malgré les obstacles et les épreuves, en nous rappelant que quelque chose de meilleur nous attend au bout du tunnel. Par exemple, on entend à chaque fois : que la nouvelle Haïti est pour bientôt. Certains y croient fermement. D’autres n’y croient malheureusement pas, mais soupirent après. D’ailleurs, l’on imagine mal qu’un compatriote puisse y être défavorable face à la tragédie que traverse le pays en ce moment.

Une autre figuration sans égale dans les annales politiques haïtiennes : le conseil présidentiel de transition (CPT). On nous a annoncé avec solennité que cette institution collégiale de neuf membres, en charge du pouvoir exécutif, était la solution miracle de la crise. Après des mois de gouvernance inefficace et scandaleuse, plusieurs personnes commencent à faire grise mine et à perdre espoir. On admet certainement que rien n’est facile, mais continuer, comme si de rien n’était, pendant que les choses s’aggravent, et que le pays se délite et s’étiole à vue d’œil…ça pue au nez.

Le conseil présidentiel de transition est le symbole de la réalisation du plus grand mensonge politique de l’histoire d’Haïti. On retiendra que les membres de cette camarilla, pour la plupart, des fricoteurs, des mercantis, des prébendiers, des profitards et des spéculateurs avérés, n’ont rien accompli de la mission qui leur a été confiée, sinon dépouiller l’État de ses maigres ressources et sceller notre destin. Haïti est activement en train de mourir. Il n’y a rien de reluisant à l’horizon hormis la tristesse, la résignation, la panique et la colère…autant de forces capables de nous réveiller, de nous remuer, de nous interpeller, de nous activer. Mais hélas! Nous avons tout simplement oublié comment nous en servir.

Aucune nation ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement, ou si les juges et les policiers sont sur la feuille de paie des trafiquants de drogue. Aucune entreprise ne viendra investir dans un pays où les “conseillers-présidents“, qui ne sont d’ailleurs exemptés de poursuite judiciaire, se taillent, par une appétence démesurée et pour leurs besoins propres, tout l’argent affecté au service d’intelligence nationale, censé être affecté à combattre la criminalité et à garantir la sûreté de l’État. Personne ne voudra vivre dans un pays où la règle de droit cède à la loi du plus fort et aux marchandages, où enfin les bandits et leurs sponsors occidentaux se livrent ardemment à des activités subversives destinées à pourrir davantage la situation.

Nous remémorons aujourd’hui Jean-Jacques Dessalines, Henry Christophe, François Cappoix et tous les valeureux officiers et soldats de l’armée indigène qui avaient mis en déroute la toute puissante force expéditionnaire française en novembre 1803. Devant cette situation dans laquelle nous nous trouvons, le désespoir y trouverait réponse. Devant les agissements des voleurs et des tueurs à col blanc, il y aurait pendaison ou peloton d’exécution. Pour les bandits, il y aurait assurément le deuil, par surcroit. Devant les manœuvres teintées de racisme du gouvernement dominicain, la guerre aurait éclaté depuis longtemps. Et enfin, devant le comportement arrogant et indécent de l’Amérique expansionniste et de la France esclavagiste, leurs représentations diplomatiques auraient été fermées et les membres expulsés.

Haïti, première république noire. Terre des hommes et des femmes libres, violentée par ses propres fils et violée sans retenue par l’international, est toujours debout avec ses chaînes et ses plaies. Concitoyennes et concitoyens de tout coin, des ennemis de toutes sortes œuvrent jour et nuit pour détruire vos rêves et vos espoirs. Mais, ne vous y trompez pas, l’histoire est toujours du côté des courageux et non dans le camp de ceux qui vous écorchent la peau, vous sucent le sang et vous dépouillent complètement. Aujourd’hui, les méchants dominent pendant que vous gémissez. Le temps de la rétribution viendra tôt ou tard, et ils répondront tous de leurs forfaits.

  • Heidi FORTUNÉ, Magistrat
  • Ancien juge d’instruction
  • Ancien ministre de la Justice et de la Sécurité publique
  • Cap-Haïtien, Haïti, ce 08 janvier 2025
  • http//heidifortune.blogspot.com/